Leçons d'une élection une élection aux perspectives sombres


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Une élection, sauf dans de rares cas, ne donne pas les résultats escomptés et les déçus sont presque égaux en nombr...
Mohamed Bentahar



Une élection, sauf dans de rares cas, ne donne pas les résultats escomptés et les déçus sont presque égaux en nombre aux satisfaits :
Cette élection ne déroge pas à la règle :\

  1. Une abstention de plus en plus importante. Plus que la moitié des français ne vote plus. Gavés ou dégoûtés ou désespérés du fait politique. Cela ne remet pas en causev le modèle démocratique français dominant car à minima, il garantit l'essentiel même en serrant la ceinture.
    Le français ne se bat plus, il est résigné et la République des lumières a la lumière terne. Ses fondamentaux sont travestis et "Liberté, Égalité, Fraternité" n'est que l'ombre d'un slogan.\
  2. Le Président ne pourra plus présider à sa guise sauf s'il appelle au despotisme d'Etat par l'utilisation du gouvernement du 49.3 (L'article 49.3 de la Constitution, dont l'usage sera sûrement privilégié, permettera de raccourcir les débats à l'Assemblée nationale et de faire adopter tout projet sans vote.)\
  3. L'opposition animera les débats sans ses tribains et peut être avec une marge d'efficacité possible si elle reste réunie. Ce schéma de figure est compromis car sur des sujets cruciaux, elle est divisée (les affaires étrangères notamment européennes, les lois,...), la Défense. Et dans beaucoup de cas, les différents points de vue entre un PS, un PCF ou une LFI voire les verts, sont divergeants.
    Le PS, jouera les compromis et le dialogue quand LFI jouera l'opposition systématique. Quand au PC, il aura un poids modeste.\
  4. Le pouvoir d'obstruction du RN à augmenté et jouera les retardement des votes et profitera des clivages dans le camp républicains\
  5. La droite a tout intérêt, et c'est sûrement l'objet des échanges entre Macron - Larcher sont pour quelque chose, à composer avec LAREM pour un gouvernement d'"Union Nationale", pas difficile à réunir car il y a unicité des politiques sans beaucoup de différences.\
  6. Les marges laissées au mandat de Macron restent significatives sur beaucoup de plans : ça lui coûtera des points de sondages pas plus. La réforme des retraites passera sûrement même sans alliance LR- LAREM. Parcoursup ne posera aucun problème. La politique étrangère sera guidée par la politique vis à vis de l'Ukraine ou il n'y aura pas un cheveux de contradictions tellement tout le monde est aligné dans les faits et la dépendance de l'OTAN et des USA ne changera pas et les politiques sociales resteront avec des changements périphériques et sur le reste "ce qui est à César reste à César et ce qui est à dieu reste à dieu ".\
  7. Enfin, c'est une élection utile mais pas suffisante par ces résultats. 5 ans de plus dans l'état embourgeoisé sans que la République ne change de nature.
    On votera en 2027 pour le même bilan qu'en 2017, 2022 ou plus loin que 1986. Le RN/FN continue à progresser et la gauche est de plus gauche de pouvoir social démocrate qui demeure une des facettes du capitalisme à la française.\
  8. La lecon principale manquante apres cette election est un constat alertait Rosa Luxembourg : Plus la démocratie sociale se développe, grandit et devient plus forte, plus les masses éclairées des travailleurs prendront leur propre destin, la direction de leur mouvement et la détermination de sa direction dans leurs propres mains.
    Et plus les droites renforcent leurs positions, plus on est loin du compte.

    Clemenceau disait "La démocratie, c'est le pouvoir pour les poux de manger les lions." Nous n'y sommes pas encore

    Mohamed BENTAHAR
    19 Juin 2022