la préfecture de Casablanca a interdit la manifestation


A l'heure où j'écris  ces lignes, la préfecture de Casablanca a interdit la manifestation organisée par le front social...
Mohamed Bentahar

A l'heure où j'écris  ces lignes, la préfecture de Casablanca a interdit la manifestation organisée par le front social contre la cherté de lavie,  l'augmentation vertigineuse des denrées alimentaires de première nécessite et contre la normalisation des relations avec l'entite sioniste, dimanche 29 Mai à 11h

Sur le principe de l'interdiction ?

Le despotisme gouvernant et régnant au Maroc  repose sur la novlangue d'un discours propagandiste et chauvin et la violence des politiques en matière de santé, travail,  logement et coût de la vie pour de larges couches populaires.

La tendance inhérente à " tout le gouvernement qui veut agrandir continuellement sa sphère "  et se renforce en exploitant le goût passionné du pouvoir par la force habillé en démocratie de palais.

De l'intérieur même de cette classe qui gouverne, Nabil Benabdallah, ex ministre des gouvernements Benkirane/ El Othmani, considère que le gouvernement Akhennouch n'a pas la question sociale dans les gènes et comporte une tare congénitale augmentée d'un conflit d'intérêt dans la question de l'augmentation des pris des hydrocarbures .

Qu'est ce qui motiverait donc cette interdiction par le gouvernement Akhennouch ?

Le principal argument du Front social est la réponse systématique (des autorités) est la répression et les restrictions aux droits et libertés que le Maroc vit et accentue la tendance autoritaire d'un gouvernement en perte de vitesse sur plusieurs plans.

Du côté du peuple marocain, la colère gronde face à la hausse des prix des produits alimentaires, mais aussi du carburant, qui pèse sur le portefeuille des familles et enrichit les intérêts de Aziz Akhennouch .

De quoi le gouvernement a-t-il peur ?

D'abord du niveau de mobilisation et la propagation de la résistance populaire su la question des prix qui épuise les marocains. En effet l'inflation Le Maroc de Akhennouch connaît une inflation élevée (+4,7%) et une croissance en berne (+0,7%) en 2022, générant une grogne sociale.

Après un taux de 1,4% en 2021, l'inflation devrait atteindre 4,7% cette année, avant de retomber à 1,9% en 2023, selon le conseil de la Bank Al-Maghrib, la banque centrale.

L'agriculture est le premier secteur économique du Maroc (environ 14% du PIB), devant le tourisme et l'industrie, et le premier pourvoyeur d'emplois du royaume. La flambée des cours des matières premières, due à la guerre en Ukraine (réelle ou supposée car le Maroc, est moins dépendant des céréales ukrainiennes et russes. Seulement environ 20 % des importations marocaines en blé proviennent de la mer Noire, tandis que les 80 % restants sont importées d'autres pays, notamment la France), pèse également sur la croissance du pays d'Afrique du Nord, alourdissant sa facture énergétique, note Bank Al Maghreb.

Enfin, concernant les recettes touristiques, plombées par la pandémie de Covid-19 et la fermeture des frontières, la banque centrale prévoit une reprise progressive, de 34,3 milliards de dirhams en 2021 (3,2 milliards d'euros) à 47 milliards (4,4 milliards d'euros) en 2022, sans toutefois retrouver le niveau antérieur à la crise sanitaire.

À Casablanca, la mégapole économique, le litre d'essence sans plomb avoisine les 15 dirhams , et celui du gazole (diesel) dépasse 14 dirhams (1,02 euro), des niveaux records. Et la grogne sociale monte. Les grévistes exigent le plafonnement du tarif des carburants et des marges bénéficiaires des distributeurs d'hydrocarbures depuis l'envolée des prix à la pompe, accentuée par l'invasion russe en Ukraine. 75 % des transporteurs de marchandises, les taxis sont également touchés par la grève. Le gouvernement libéral d'Aziz Akhannouch – qui a bâti sa fortune sur la distribution des hydrocarbures – est particulièrement visé par la critique depuis son accession au pouvoir pour son inaction devant la montée du mécontentement social(source  Policy Center for the New South).

Affaire de la normalisation avec l'entité sioniste et le cas André Azoulay

Toute cette affaire d'officialiser des relations existantes depuis le règne de Hassan 2 est en gande partie construite par lui, André Azoulay.

Le vrai roi, c’est lui disent les connaisseurs de cette relation. Il a favorisé les islamistes du PJD après les soulèvements populaires de février 2011, il est  officiellement conseiller du roi, en réalité véritable homme fort du régime, puissant au Maroc et au-delà, là où le lobby sioniste fait et défait les présidents. Il joue le rôle du pompier qui devait se brûler en veillant à ce que les flammes ne parviennent pas jusqu’au palais. Il a Laminé, le PJD d’Abdelilah Benkirane et Saâd-Eddine El-Othmani et intronisé le gouvernement Akhennouch et a fini par faire comprendre ai PJD qu’il n’aura été qu’un instrument entre les mains de Mohammed VI et de son inamovible conseiller qui s’en sont servis pour en finir avec cette mouvance d’une manière intelligente. Il a fini par le faire quitter un pouvoir complètement désavoué la queue entre les jambes, après s’être fait harakiri en signant le pacte de normalisation avec l’entité sioniste malgré l’opposition de la majorité des Marocains qui n’ont pas manqué de faire part de leur indignation par des manifestations et des commentaires acerbes sur les réseaux sociaux.

Donc  toute mobilisation des marocains qui associe les impacts du coût de la vie à la politique de normalisation avec l'entité sioniste est directement destinée à se mobiliser contre le palais surtout en l'absence de l'exercice du pouvoir par Mohamed VI.

Quelle stratégie donc va suivre le Front social qui manifeste pacifiquement et dans le cas présent transforme la mobilisation en sit-in le 29.05.2022 ?

Quelle stratégie le front adoptera-t-il maintenant que sa mobilisation est "stoppée" 2 jours avant l'événement du pouvoir d’une façon despotique qui nie la liberye de manifester pourtant acquise depuis la constitutionde 2011? Va-t-il se radicaliser ? Va-t-il chercher des appuis syndicaux et politiques non connus pour le moment? Va-t-il dénoncer la normalisation et justifier sa signature par des pressions du palais ?

Les jours à venir seraient cruciaux dans les rapports de classes qui règnent au Maroc et sûrement auront un impact déterminant sur la lutte de classes entre un peuple appauvri et un régime à la richesse opulente !

Mohamed BENTAHAR