Une femme arabe

Un hommage à cette très grande dame, Nawal El Saadaoui, féministe égyptienne, qui a su tenir tête, sa longue vie durant, aussi bien à la répression de l’appareil d’État qu’aux fatwas des musulmans, modérés ou radicaux. Mais le meilleur hommage qu’on puisse lui témoigner pour l’éternité, c’est de lire ses livres et s’en tenir à son courage. Ce poème est aussi l’occasion pour moi, à travers cette prophétesse de la condition féminine, de rendre hommage à mes amies et camarades qui se battent pour l’égalité des droits dans des sociétés le plus souvent en régression totale et en particulier sur la place de la femme dans l’espace privé et public. Pour ce qui concerne ma terre natale.

• Je pense en premier à celle qui fut la plus libre des femmes marocaines modernes, la sociologue et féministe Fatima Mernissi (1940 – 2015). je me souviens l’avoir invitée à Belfort et je me souviens de nos longues discussions et surtout de cette incroyable rencontre avec des femmes de l’immigration marocaine dans le monde Peugeot. Aucun homme n’était présent, à part moi.
• Je pense aussi à à Khadija Ryadi, une grande militante des droits de l’homme (et de la femme), qui était venue elle aussi à Belfort
• Je pense aussi à cette grande dame que je n’ai jamais eu la chance de rencontrer : Nabila Mounib, une femme politique de premier rang, qui tient toujours la dragée haute au monde politique marocain on ne peut plus viril et masculin, de gauche comme de droite.
• Je pense en particulier à ma très chère amie et camarade, Fatna El Bouih, militante en tous genres, et qui avait connu les horribles geôles de Hassan-2 et la prison pour avoir seulement proféré haut et fort ses opinions politiques. Il y a 2 ans on avait visité ensemble, elle et moi, notre quartier commun du temps d'une jeunesse lointaine.
• Je pense aussi à de nombreuses autres femmes marocaines, mais aussi des militantes partout dans le monde arabe et musulman, où les islamistes de tous poils ont le vent en poupe et en profitent pour museler – ou tenter de museler les femmes. Mais les femmes tôt ou tard gagneront parce que, pour paraphraser le poète, elles sont le seul avenir qui puisse nous sauver de la ruine totale…